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Est-ce que les compagnies d'oléoducs discriminent les francophones?

#3 of 37 articles from the Special Report: National Observer Français
Russ Girling, le président et premier dirigeant de TransCanada, participe à une conférence de presse à Calgary, le 1 août, 2013. Photo/La Presse Canadienne.

​Les opposants du projet d'oléoduc Énergie Est tirent à boulets rouges contre son promoteur, une multinationale canadienne de pipelines, affirmant qu'elle met des obstacles pour les francophones, empêchant l'accès à l'information sur le projet controversé de transport de pétrole des sables bitumineux, qui passerait directement dans leur cour arrière

TransCanada Corp., le géant de l'énergie basé à Calgary qui propose de construire l'oléoduc pancanadien Énergie Est de 4 500 kilomètres, avait déjà soulevé la controverse au mois de mai auprès de groupes de défense de la langue française et de l'environnement. L'entreprise a déposé son document de 38 885 pages à l'Office national de l'Énergie (ONÉ) en anglais, sans rendre une version disponible en français avant le 15 juin. Ce retard de l'entreprise signifie, selon les groupes, que les francophones ont eu moins de temps avant les audiences fédérales, débutées en août, pour étudier les documents et se préparer.

Bien que TransCanada a maintenant rendu disponible en français la totalité de sa demande sur son site Internet, la plateforme ne permet pas aux utilisateurs de faire une recherche à l'aide de mot-clé, ravivant les critiques des francophones concernés. La configuration des documents en ligne implique que, par exemple, si un citoyen cherche une information spécifique à son quartier, il pourrait devoir passer au travers des 38 885 pages pour trouver sa réponse.

Ces préoccupations linguistiques s'ajoutent à ce qui est déjà considéré être un projet polémique au Québec. L'opposition à l'industrie des hydrocarbures semble être la plus forte au Québec parmi tous les territoires traversés par le projet d'oléoduc Énergie Est.

Karine Péloffy, CQDE
Karine Péloffy, directrice générale du Centre québécois du droit de l'environnement à Montréal le 28 juillet, 2016. Photo/Mike De Souza.

« C'est légèrement rétrograde pour être honnête,» a déclaré Karine Péloffy, directrice générale du Centre québécois du droit de l'environnement. « Le problème avec le site Internet est juste un autre exemple démontrant le traitement différent réservé aux deux groupes linguistiques lorsqu'il est question d'accès à l'information. »

Son organisme et quatre propriétaires fonciers, situés le long du tracé de l'oléoduc, ont lancé une poursuite contre l'ONÉ. Ils reprochent à l'Office son échec à fournir une version française des documents de TransCanada au même moment que la version anglaise.

Traduction écoQuébec Info

Lire la version originale de ce texte en angais içi.

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